Il y a plus de vingt ans, le psychologue John Sloboda s'est penché sur la question des composantes musicales et de leurs effets sur les émotions, en interrogeant un panel de mélomanes afin qu'ils identifient les passages émouvants d'une chanson spécifique. Parmi la vingtaine de passages retenus, dix-huit d'entre eux étaient composés d'une appogiature -ornement musical qui provoque une tension chez l'auditeur en utilisant une note qui crée une légère dissonance avec la mélodie de base. Lorsque les notes reviennent à cette mélodir de départ, la tension se dissipe, l'auditeur se relâche et se sent bien.
Le titre d'Adele est composé de façon cyclique, avec une succession d'appogiatures et dons de passages de tension/détente, ce qui provoque en nous des réactions de plus en plus vives jusqu'au relâchement par des larmes ou frissons.
D'autres facteurs peuvent expliquer notre réaction à l'écoute du titre d'Adele.
Tout d'abord, Adele module sa voix pour créer encore davantage de cycles de tension et de détente. Puis, certaines recherches ont démontré que la musique provoque des frissons le plus souvent en surprenant l'auditeur en termes de volume, de modèles de timbre et d'harmonique.
Attention, ce n’est pas parce qu’elle nous rend triste que nous ne sommes pas fous d’Adele et de ses chansons pour autant. Le neuroscientifique Robert Zatorre a démontré qu’écouter des chansons émotionnellement intenses entraine notre cerveau à libérer de la dopamine dans ses centres de plaisir. Ainsi, les frissons ressentis résultent de la dose de dopamine relâchée, même si la musique est vraiment « triste ». C’est-à-dire que plus une chanson provoque en nous des émotions, joyeuses ou même intensément dépressives, plus on éprouve le désir de la réecouter, encore et encore.
Ceci constitue une information sur l’impact musical sur l’émotion des auditeurs, mais Akoustic Arts n’a pas mené d’étude approfondie qui aurait pour vocation de donner des explications plus poussées des raisons et des incidences des composantes musicales de la chanson d’ Adele sur la perception.
Marie Esbert
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