vendredi 21 septembre 2012

Molecule Synth : les instruments de musiques à monter soi-même

Avec la montée de l'électronique et du DIY (Do It Yourself), fabriquer soi-même son propre instrument de musique n'est désormais qu'une question de volonté et de patience, mais plus vraiment une question d'expertise.

Désormais, vos compétences en bricolage et en musique électronique sont liées. Un projet monté par Kickstarter, appelé le " molecule synth ", fournit aux amateurs un kit en pièces détachées leur permettant de monter un instrument complet. Le kit comprend un capteur de pression, un joystick, des générateurs de son, une enceinte et une entrée MIDI, monter votre propre instrument devient alors un jeu d'enfant.



Qui n'a jamais rêvé de créer son propre instrument de musique, le constuire, le reconstruire autant de fois possible?

Marie Esbert

mardi 18 septembre 2012

Quand le Hip - Hop est mis à l'honneur




Au sein du plus large mouvement de la naissance des industries culturelles, la musique a enfanté une nouvelle pratique, celle du beatmaker. Personnage dans l’ombre, il joue pourtant depuis les premiers temps de l’histoire de la musique « rap », un rôle déterminant. Tout a commencé de l’autre côté de l’océan, dans les zones urbaines de Big Apple où quelques jeunes décident au cours d’une soirée dansante de s’emparer du microphone pour improviser des vers sur de la musique « funk ». C’est la naissance du rap. Pour le moment, ils « balancent » leurs mots sur des extraits de disques préexistants à leur pratique. Les discs jockeys bricolent et mixent des breakbeats, des passages très rythmés à partir de morceaux connus de James Brown, de Fela Kuti, etc. Les rappeurs ne tarderont pas à souhaiter posséder leurs propres versions instrumentales. Les beatmakers s’en chargeront.

Les « sculpteurs » de bandes musicales Hip-Hop, plus couramment appelés beatmakers, se sont très tôt intéressés au monde des musiques « savantes ». Pour le plus grand bonheur des rappeurs, l’activité de sampling c'est-à-dire d’« échantillonage », consistant à extraire un ou plusieurs sons d’une musique pour élaborer une nouvelle composition, s’est souvent matérialisée dans le cadre de ce mouvement, par la reprise de pièces « savantes », écrites, découpées puis rejouées en boucle. Le « beat » (batterie) et la « basse » de facture électronique constituent les ingrédients essentiels à l’élaboration d’une « face B », à la version instrumentale du futur morceau achevé. L’« habillage » (mélodies, nappes harmoniques) lui donne sa « couleur ». Un beat, une basse, un sample représentent trois aspects d’une instrumentale rap. La musique dite savante constitue un immense réservoir d’ambiances et de mélodies dans lequel les beatmakers n’ont  pas hésité à puiser.   

En dehors de la question esthétique du goût, deux raisons majeures semblent piloter le choix de ces artistes-artisans bientôt récupérés par l’industrie du disque. Parmi les concepteurs de bandes instrumentales, très peu détiennent une formation de musicien, de chanteur confirmé. Peu suivent ou ont suivi des cours en conservatoire, en école de musique. Originaires des quartiers pauvres des mégalopoles américaines, ils ne peuvent pas avoir accès aux droits (copyrights) sur des morceaux contemporains. Trop coûteux. L’usage du sampling comme technique de création et l’emprunt d’éléments relatifs aux musiques tombées dans le domaine public se révèlent idéals pour poursuivre un travail entamé par les Dj’s de la ville de New York, à l’instar de Kool Herc, à la toute fin des années 1970. Etant donné son impact et, pour comprendre les rapports qu’entretient le rap avec les musiques « savantes », il apparait crucial de prendre en considération le contexte socio-économique d’où sont issus les pionniers de ce genre.

Quelque vingt an plus tard, politique commercial oblige,  les ritournelles devenues « cultes », les thèmes accrocheurs provenant du monde des musiques baroques, classiques, romantiques, entendus à la radio, diffusés sur les postes de télévision, réinvestis par les comédies musicales, sont exploités pour atteindre et élargir la masse des consommateurs de rap. Les maisons de disques décident de faire appel à des orchestres de professionnels pour rejouer en studio des airs que l’auditeur « lambda » (notamment le non-mélomane) saura aisément reconnaître. La Pavane en fa # mineur de Gabriel Fauré contribue ainsi à la célébrité du rappeur Xzibit qui se distingue en 1996 avec son titre : Paparazzi. Dans la veine de ce projet, la compilation The Rapsody Overture se veut être une rencontre entre des rappeurs autrement dit des « maîtres de cérémonies » (« Mc’s »), américains et des compositeurs européens de la tradition tels Bach ou Puccini. Nous sommes en 1998. C’est l’époque du « métissons à tout prix » et la qualité n’est malheureusement pas au rendez-vous. Le rappeur West Coast Warren G reprend sur ce disque de « fusion » Le Prince Igor d’Alexandre Borodine. Les refrains sont assurés par la soprano norvégienne Sissel Kyrkjebo encouragée par Mercury Records qui souhaitent mêler des répertoires perçus comme « séparés », « distants », « aux antipodes » les uns des autres.

Il faudra attendre les années 2000, voire 2010, pour que rap et musiques « savantes » trouvent enfin leur équilibre dans le dialogue. Par-delà les clichés, les simplifications, les réductions, l’arrangeur et chef d’orchestre Miguel Atwood-Ferguson, en collaboration avec Carlos Nino, a su organiser la rencontre. En rendant hommage à l’œuvre du regretté beatmaker et rappeur James Dewitt Yancey dit Jay Dee ou Jay Dilla (1974-2006), il élabore Suite for Ma Dukes où sont présents les éléments les plus intéressants du rap, de l’electronica, du jazz californien des années 1950, de la musique « savante » influencée par Ravel et Debussy. Il fabrique une musique hybride et sensuelle qui n’est pas cette fois le résultat d’une tentative forcée, « tirée par les cheveux ». Avec ce projet, il ne cherche pas à revaloriser l’image du rap souvent sous-estimée par les protagonistes des musiques « savantes ». Il ne souhaite pas non plus rendre les musiques du répertoire (sacralisées à tort) plus « sympas », plus « cools ». Le baggy pant (le jean large) n’est pas de rigueur, la queue de pie non plus... Suite For Ma Dukes est le résultat d’une démarche pertinente, fédérant des artistes au service de l’expression, qui fait voler aux éclats les catégories. Il n’y a qu’à observer le chef d’orchestre pour s’en convaincre. A la battue, aux gestes donnés par les mains et les bras pour guider les musiciens de l’orchestre, s’ajoute toute une série de mouvements swing (balancements du tronc, de la tête, gimmicks) qui rappellent les actions des rappeurs quand ils cherchent à naviguer sur le tempo (cf. vidéos Untitled / Fantastic et Take a notice par Atwood-Ferguson).

Par Julien Grassen-Barbe



La musique et la rationalisation du temps au XIIIème siècle



Comme chacun sait, la musique est dépendante du facteur temps : toute partition impose des indications précises et calibrées par son compositeur (tempo, rythme, mode, etc) à son interprète. De fait, la musique est un art du temps. D’où provient cette notion de temps et sa retranscription sur le papier ?

Avant le XIIIème siècle, seules les hauteurs (le fait qu’un son soit plus ou moins aigu) étaient fixées sur la partition.
Quelques rares marquages étaient indiqués : un temps de pause approximatif ou une respiration.
Ces indications, très peu généralisées, suivaient la logique du texte liturgique chanté. De cette écriture musicale sont issus les premiers éléments de ponctuation : par exemple, la virgule qui annonçait la notion d’une pause courte et le point qui annonçait la notion d’une pause longue.

La conception du temps dans la musique dite occidentale est héritière de changements issus du XIIIème siècle. Cette période constitue un jalon dans l’histoire des représentations du temps.
En effet, l’histoire fonctionne par croisement d’idées : la musique a participé activement à cette aventure. Dans cette conception, l’historien Jacques Le Goff écrit que « la musique subit alors l’effet convergent de mutations intellectuelles et mentales qui s’ordonnent autour de trois notions : la raison, le nombre et le temps, dont la combinaison produit une véritable révolution conceptuelle ».


C’est à cette époque que la musique passe d’un procédé non mesurée à un procédé mesurée. « Non mesuré » signifie que lorsqu’on indique une note mais qu’on ne lui attribue aucune notion de durée, et « mesuré » signifie son contraire : on note sa durée. Ce passage d’une musique non mesurée à une musique mesurée est en lien avec la séparation du profane et du sacré : le sacré étant le temps de Dieu qui lui ne souffre d’aucune mesure. Le désir de mesurer (ou déterminer la mesure) ouvre la voie à la science, à la rationalisation et au temps.

Au XIIIème siècle, le concept de mesure musicale est introduit au sein de l’église. Jean de Garlande définit la mesure comme : « la connaissance des sons selon la longueur et la brièveté du temps ». Le temps musical qui était jusqu’à là considéré comme continu à l’instar du temps divin, devient divisible en unités, en notes brèves et en notes longues. La manière de noter le rythme est ce que l’on appelle la théorie des modes : le compositeur indique le mode rythmique qu’il utilise. Le mode est une cellule rythmique (par exemple le premier mode : longue-brève-longue-brève) qui se répétera du début à la fin du morceau. Le mode choisi constitue une unité temporelle qui peut être divisée, combinée ou augmentée, afin d’élargir le spectre des possibles. Ce nouveau mode de mesure répond au besoin de systématisation des compositeurs parisiens qui sont le centre de l’activité musicale à cette époque. Leurs œuvres devenant de plus en plus complexes à cause du nombre croissant de chanteurs, une notation du temps devient nécessaire. En effet, ces compositeurs composaient des « motets », type d’écriture musicale superposant plusieurs voix, et ces différentes voix étaient ordonnées pour produire un effet d’homogénéité et de continuité. Mais pour cela, il fallait que les chanteurs puissent se repérer dans le temps les uns par rapport aux autres, et ainsi être « en place » : comment tombe une note par rapport à une autre ? Est-elle en même temps, après …?

En parallèle, la mesure du temps et ses techniques convergent avec les besoins d’une société marchande en croissance. En effet, le commerce et l’emploi salarié créent un besoin de mesure. De cette nécessité est apparu l’horloge mécanique qui devient le représentant du passage d’une imitation analogique de la nature (le temps coule comme l’eau pour l’horloge hydraulique) à un modèle abstrait. La force motrice de l’horloge est donnée par un poids, retenu par un mécanisme d’échappement en saccades régulières, correspondant à autant d’unités que de saccades. « A partir de la continuité du temps, on établit une quantité mesurable » écrit Sylvain Piron.




Le temps est désormais pensé, et vécu, à la fois comme continu et mesurable par division. C’est donc à cette époque que prend naissance la représentation que chacun de nous se fait du temps. Un temps permettant la prise de rendez-vous précise entre des individus, mais aussi vécu comme une succession de moments continus.

vendredi 7 septembre 2012

Connaissez-vous l’ Holophonie ?


Crée en 1980 par l'Argentin Hugo Zuccarelli, l'holophonie utilise des enregistrements réalisés grâce à des microphones placés dans les oreilles (reproduits à l'identique) d'un mannequin.  Cette technique permet un rendu très réaliste car le déphasage dû à la distance oreilles/microphones et à la vitesse du son lors de l'enregistrement restitue quasi intégralement la spatialisation telle que notre cerveau la perçoit. Les caractéristiques sonores de l'holophonie ne fonctionnent qu'à travers un casque ; alors : A vos casques, prêts, partez !

Des artistes comme Michael Jackson ("Bad") et Paul McCartney l'ont utilisé, sans franc succès. De nos jour, le système Wave Field Synthesis (WFS) vient prendre la relève pour un effet encore plus déroutant !

Pour plus d'information sur le système WFS : site de l'IRCAM.

mercredi 5 septembre 2012

La reconnaissance des logos sonores des marques – Sondage réalisé par Akoustic Arts


Il est des logos ou signatures sonores qui marquent, restent en tête toute la journée et dont les premières notes permettent immédiatement d’identifier la marque à laquelle ils sont associés.

Akoustic Arts a réalisé un sondage auprès d’un panel de 150 individus, en leur posant une seule et simple question: « Spontanément, quelles sont les marques ou les entreprises pour lesquelles vous avez en mémoire un ‘logo sonore’ ? »

Les résultats ci-dessous donnés correspondent au pourcentage de réponses spontanées après la lecture de la définition.





Rien d’étonnant dans ces résultats, voici même un ensemble de résultats classés par catégories de marques, ,avec entre autre l’alimentaire, les assurances, l’automobile etc.




Qu’en est-il de vous, vos réponses spontanées correspondent-elles aux résultats de notre sondage? 

Marie Esbert

Déjà un siècle pour John Cage


Aujourd'hui même, John Cage fête son 100ème anniversaire. Bien que disparu depuis déjà 20 ans, ce père de la musique contemporaine et innovateur dans le domaine sonore est toujours un des musiciens les plus influents d'aujourd'hui.

Elève de Henry Cowell puis d'Arnold Schönberg, ami de Pierre Boulez, il s'illustre dès 1935 comme précurseur avec sa célèbre pièce pour piano préparé (un piano altéré par divers objets placés sur les cordes).
Son influence sur la musique est importante, sa considération pour les sons quotidiens ou encore le silence permet à de nombreux genres de se développer comme la musique ambient, la musique concrète ou encore l'art sonore. 

Pour fêter son 100ème anniversaire, le John Cage Project (composé de Etienne Jaumet, Giani Caserotto, Fabrizio Rat, Ronan Courty et Julien Loutelier ) organise une série de concerts à travers la France dont le 16 décembre prochain à la cité de la musique de Paris. Vous pourrez notamment y écouter les oeuvres : Melodie, Toy Piano, Story, First construction in metal, Four...



"Chaque chose dans le monde possède un esprit propre qui peut être réalisé sous forme de vibration"
John Cage

B.E.

mardi 4 septembre 2012

Nick Pitera : entre Pixar et Disney son coeur balance

Nick Pitera est un phénomène depuis quelques mois, mais peut-être n'avez vous pas encore entendu parler de lui. Depuis quelques années, Nick Pitera travaille comme animateur chez Pixar mais son rêve le plus fou, c'est de doubler les voix des personnages de Disney.
Fan incontestable des dessins animés Disney, Nick Pitera a décidé de rendre hommage aux personnages et à leurs créateurs en réinterprétant les chansons les plus connues issues des plus grands chefs-d'oeuvre de Walt Disney.


Dans sa vidéo la plus connue, Nick Pitera interprète 6 personnages en même temps, tels que Blanche Neige, la Petite Sirène, Aladdin etc. Impressionnant!

Ce chanteur a une tessiture étonnante, pouvant facilement atteindre les notes les plus aiguës comme les plus grave avec une facilité déconcertante. Il a également un grand talent d'imitation, puisqu'il imite presque à la perfection les voix des personnages Disney.
D'autres chanteurs, comme Philippe Jaroussky, à gauche, ont ce don étonnant de pouvoir atteindre les notes les plus aigues possible. Ce contre ténor français est en voix de poitrine baryton, c'est à dire normalement sans graves ou aigus particuliers.
 Il joue alors sur scène en alternant sa voix de poitrine et sa voix de tête, avec laquelle il atteint des sons beaucoup plus aigus, le tout donnant un effet comique assez intéressant.



M. E.


lundi 3 septembre 2012

Connaissez-vous la salle de l'écho et sa particularité acoustique ?



La salle de l’Echo de l’Abbaye de La Chaise Dieu a pour particularité le fait qu’il est possible pour deux personnes de chuchoter en étant à deux angles diamétralement opposés sans que personne dans la salle ne puisse les entendre. Pour avoir visité cette salle du XVIIe siècle, je peux vous dire que c’est très surprenant ; d’autant plus que personne ne sait réellement si c’est un hasard architectural ou bien de savants calculs permettant aux moines de confesser les lépreux (whisperring gallery, Angleterre). La dernière hypothèse est mise à mal par l’absence de lépreux à l’époque dans cette région mais cela n’enlève rien à la singularité du lieu (cf. photo). Pour admirer les qualités acoustiques de cette salle, visiter l’Abbaye de La Chaise Dieu ou encore, rencontrer un boucher qui connait vraiment bien son métier, rendez-vous à La Chaise Dieu en Haute-Loire !


M.L.R